Familistère de Guise
Dans le cadre du programme d'Economie Générale de la terminale STMG
Le Familistère de Guise
Le familistère est, à l'origine, un système d'habitation sociale né dans la tête d'un patron visionnaire.
Organisé autour des fonderies et de la manufacture de poêles à chauffer Godin, il se proposait d'être un ensemble en autogestion dans lequel hygiène, participation sociale et valeurs éducatives faisaient bon ménage.
Jusqu'à 2000 personnes, dont Godin, vécurent dans la cité, et profitèrent des écoles, du théâtre, de l'économat, du jardin d'agrément et de la buanderie-piscine.
Le Phalanstère
Vue perspective d'un Phalanstère
Un phalanstère est un ensemble de bâtiments à usage communautaire qui se forme par la libre association et par l'accord affectueux de leurs membres. Pour Charles Fourier, les phalanstères formeront le socle d'un nouvel État.
Dans sa théorie, « la terre de la Société harmonique sera divisée en trois millions de phalanstères, chacun regroupant 1 500 personnes des trois sexes », (les mineurs, pour Fourier, appartiennent à un troisième sexe, un sexe neutre ou impubère).
Le phalanstère est une sorte d'exploitation agricole avec des bâtisses pour le logement et l'amusement, pouvant accueillir 400 familles au milieu d'un domaine de 2300 hectares (traité de l'association domestique-agricole, tome 2, 1822, p. 9-10, théorie de l'unité universelle, 1834, tome 3, p. 427-429) où l'on cultive les fruits et les fleurs avant tout. Fourier décrira à loisir les couloirs chauffés, les grands réfectoires et les chambres agréables.
Destiné à abriter 1 800 à 2 000 sociétaires, le phalanstère est un bâtiment de très grande taille : une longueur de 600 toises, soit environ 1 200 m, à comparer aux 500 m du château de Versailles ; une surface occupée – bâti et non bâti — d'environ 4 kilomètres carrés ; des arcades, de grandes galeries facilitant les rencontres et la circulation par tous les temps ; des salles spécialisées de grande dimension (tour-horloge centrale, bourse, Opéra, ateliers, cuisines) ; des appartements privés et de nombreuses salles publiques ; des ailes réservées au « caravansérail » et aux activités bruyantes ; une cour d'honneur de 600 m x 300 m, dans laquelle tiendrait la grande galerie du Louvre ; une cour d'hiver de 300 m de côté (à comparer aux 100 m de la place des Vosges) plantée d'arbres à feuillage persistant ; des jardins et de multiples bâtiments ruraux…
Les phalanstères ont fait l'objet de nombreuses tentatives d'application en France et aux États-Unis au XIXe siècle, mais à l'exception notable du familistère de Guise et de celui de Bruxelles, toutes ont échoué plus ou moins rapidement. Mais après 1968, l'idée a stimulé certaines initiatives, notamment la communauté de Longo Maï en Provence.
Voici une description du phalanstère idéal faite par Victor Considerant, l’un des plus fervents disciples de Fourier. Elle est tirée de la brochure « Description du phalanstère » publiée en 1846 :
« Contemplons le panorama qui se développe sous nos yeux. Un splendide palais s’élève du sein des jardins, des parterres et des pelouses ombragées, comme une île marmoréenne baignant dans un océan de verdure. C’est le séjour royal d’une population régénérée. Devant le Palais s’étend un vaste carrousel. C’est la cour d’honneur, le champ de rassemblement des légions industrielles, le point de départ et d’arrivée des cohortes actives, la place des parades, des grands hymnes collectifs, des revues et des manœuvres. La route magistrale qui sillonne la campagne de ses quadruples rangées d’arbres somptueux, bordées de massifs d’arbustes et de fleurs, arrive, en longeant les deux ailes avancées du Phalanstère, sur la cour d’honneur, qu’elle sépare des bâtiments industriels et des constructions rurales, développées du côté des grandes cultures. Au premier rang de la ville industrielle, une ligne de fabriques, de grands ateliers, de magasins, de greniers de réserve, dresse ses murs en face du Phalanstère. »
— Victor Considérant, Description du Phalanstère
C’est en 1840 que Jean Baptiste André Godin a l’idée de substituer un poêle en fonte émaillée au traditionnel poêle en tôle.
« L’histoire enregistrera nos succès » prédisait confiant, le génial inventeur en 1880. Il avait raison puisque Godin est devenu un nom générique. Si, dans l’imagerie populaire, la marque est synonyme de chauffage et de qualité, c’est que ce capitaine d’industrie visionnaire a su donner à son entreprise et à ses successeurs, le goût permanent de l’innovation et de la performance.
La maîtrise absolue de la fonte
Depuis le célèbre Petit Godin, toujours actuel, à l’ensemble de la gamme chauffage et cuisson, tous les produits doivent leur qualité à la maîtrise absolue de la fonte qui vous apporte la garantie d’une fabrication solide et soignée. Tous les produits sont étudiés et testés spécifiquement dans nos établissements de Guise (02) et tous jouissent des techniques les plus performantes dans toutes les versions et toutes les énergies.
L'économie sociale ou économie sociale et solidaire (ESS)
C'est la branche de l'économie regroupant les organisations privées (entreprises coopératives, associations, mutuelles ou fondations) qui cherchent à concilier activité économique et équité sociale1. En France, ce secteur représente environ 10 % des emplois salariés, cette part s'accroissant au cours du temps (9,6 % en 2005, 10,5 % en 2013).
Les organisations de l'économie sociale adhèrent à des principes fondateurs, parmi lesquels: recherche d'une utilité collective, non-lucrativité ou lucrativité limitée (bénéfices réinvestis au service du projet collectif), gouvernance démocratique (primauté des personnes sur le capital : « 1 personne = 1 voix », implication des parties prenantes).
Le terme d'« économie sociale » stricto sensu fait référence à l'approche qui délimite historiquement le secteur en fonction du statut juridique des organisations : dans cette approche, l'économie sociale désigne les associations, coopératives, mutuelles, fondations, fonds de dotation, indépendamment de leur objet social ou activités.
Plus floue, l'« économie solidaire » peut être considérée comme le résultat d'un mouvement qui s'est affirmé dans les années 1990, se définissant plus par la finalité de l'organisation, parfois ses activités et sa gouvernance, indépendamment de son statut : commerce équitable, insertion par l'activité économique, etc. Le terme solidaire tend à caractériser une forme de réciprocité, prioritaire sur les principes du marché et de la distribution. Elle se définit d'une façon politique, comme l’ensemble des activités de production, d’échange, d’épargne et de consommation contribuant à la démocratisation de l’économie à partir d’engagements citoyens7.
L'ESS rassemble donc des organisations très diverses et la définition de son périmètre exact fait encore parfois l'objet de débats (ce que, en France, la loi du 31 juillet 2014 relative à « l'économie sociale et solidaire » tente de clarifier).
Principes de l'économie sociale
L'économie sociale se compose des activités économiques exercées par des sociétés, principalement des coopératives et des mutuelles, ainsi que par des associations. Elle a sa propre éthique, qui se traduit par les principes suivants :
- un statut privé,
- la primauté de l’homme sur le capital,
- un secteur économique à part entière qui œuvre sur le marché mais avec ses principes propres,
- l’indivisibilité des réserves : patrimoine collectif et impartageable,
- une finalité explicite au service de la collectivité : intérêt général et utilité sociale,
- un ancrage territorial des entreprises,
- l'indépendance politique.